C'est une mesure déjà en vigueur
dans d'autres régions, destinée à protéger les usagers des transports scolaires : le port du gilet orange. En tant que responsable du service public de
transport scolaire qu'elle met en place, LTC a décidé de rendre obligatoire (et
gratuit) le port d'un gilet orange phosphorescent, homologué et parfaitement
adapté aux risques encourus entre le domicile et l'arrêt de car. Cette
initiative de LTC a évidemment pour but d'assurer une meilleure sécurité aux
élèves, exposés aux risques d'accident toute l'année mais surmultipliés en
automne et hiver.
Cette disposition que tente
d'imposer le transporteur, une large majorité d'élèves n'en veulent pas.
Est-elle perçue comme une sorte de sanction ? C'est au moins une contrainte
incomprise. Et face à une mesure pour leur sécurité, les intéressés se
rebellent. Il est parfaitement compréhensible et naturel qu'à 14 ans on n'ait pas conscience des
risques tant qu'on n'a pas été confronté à une triste réalité. Un peu comme
certains de leurs aînés (un peu moins inconscients) qui pensent être à l'abri de la Covid : intouchables et
peu importent les suites pour autrui et les services hospitaliers.
Mais ici la problématique n'est pas aussi
individualiste, elle est essentiellement individuelle : je ne crains rien et ça
ne nuit à personne (pas si sûr !). Sauf qu'il n'arrive pas qu'aux autres d'être
soudainement fauchés par le véhicule d'un conducteur imprudent, aveuglé, ivre,
drogué… au moment de la descente ordinaire du car ou exceptionnelle (mais pas
si rare) lors d'une évacuation en cas d'accident, d'incendie ou tout simplement
de panne nécessitant un transfert.
Est-ce "encore une atteinte
à la liberté" ? Dans ce cas les limitations de vitesse, l'obligation
d'attacher sa ceinture, l'interdiction de fumer dans les transports et de jeter
son mégot n'importe où, le port obligatoire du masque dans le domaine public
etc. sont aussi des atteintes à la liberté individuelle. Il n'est d'ailleurs pas
question de porter un uniforme scolaire !
Autrement
dit : j'ai le droit d'attraper la Covid (et de la propager) mais aussi le droit
d'être projeté, désarticulé, par une voiture ou mieux, un 40 tonnes.
A partir du moment où l'on vit en
société, la liberté individuelle a des limites et les transports scolaires sont
un parfait exemple de la vie sociale : quoi de plus social qu'un service à la
population ? Et ce service a des règles réciproques à respecter, qu'on le
veuille ou non : civilité, horaires, lieux d'embarquement et... sécurité. Il est
grave de devoir menacer d'amende la famille d'un élève refusant un dispositif idoine
pour sa propre sécurité.
Cette sécurité progresse au fil
des décennies, et chaque nouvelle disposition s'appuie sur des expertises
indépendantes, faisant le choix d'épargner des vies au risque d'engendrer
quelques "contrariétés".
Parions que le port des gilets
orange sera nationalement obligatoire au prochain accident mortel à la descente
d'un car.
Dernier accident mortel d'un collégien : 2019, il avait 12 ans.
Se présentent donc deux options, mais une seule case à
cocher :