Rospez, route de Buhulien...
Il s'agit ici d'une voie communale typique de ces voiries qui n'ont pas suivi l'évolution du trafic et de l'habitat et sont donc inadaptées aux besoins et à la sécurité des usagers. Parmi eux bien sûr, les piétons, ainsi surexposés aux dangers et confrontés aux incivilités : excès de vitesse, insultes et... "conseils" : "il arrive même qu'on nous fasse signe de nous pousser" (dans le fossé sans doute ?), comme disent certains riverains ayant tenté la périlleuse aventure.
Le processus reste inchangé : priorité à la circulation automobile et donc à l'élargissement de la chaussée pour faciliter la circulation, la rendre plus fluide, plus rapide...
Et peu à peu, avec ces véhicules légers ou lourds toujours plus nombreux (1 100 véhicules/jour), avec ces automobilistes toujours plus pressés, la situation devient invivable pour les riverains d'un hameau d'environ 25 habitations, coupé en 2 par cette nouvelle "voie rapide", une sorte d'itinéraire bis qui permet de relier l'axe Guingamp-Lannion à l'axe Tréguier-Lannion tout en évitant les giratoires de Lannion.
C'est 2 fois plus court, c'est dérisoirement plus rapide à condition de ne pas mollir côté champignon ! La vitesse (70 km/h en 2018) a été abaissée à 50 km/h, comme le signale un (seul) panneau dans chaque sens mais peu de conducteurs en comprennent la réelle signification : non, un panneau 50 ne signifie pas que 70, c'est déjà bien ! Vieille tradition...
Conséquences, traverser pour prendre son car scolaire par exemple, c'est s'exposer dangereusement, particulièrement de nuit en hiver, à défaut de tout aménagement. C'est aussi défier le danger pour qui tente, à pied ou à vélo, de se rendre au bourg (commerces, écoles) pourtant à seulement à 800 m, mais avec un tronçon de 350 m sans accotement, ni espace digne de ce nom pour un piéton valide : restez chez vous !
Reste le fossé de part et d'autre de cette route où il est mathématiquement impossible que 2 véhicules même légers se croisent en présence d'un piéton isolé ou d'un cycliste tout en respectant les règles du code de la route, c'est-à-dire un écart d'1,50 mètre en dépassant ou en croisant piétons ou cyclistes (art. 414-4 § IV du code de la route).
Un autre véhicule dans l'autre sens ? A 50 km/h, pas de surprise pour gérer l'écart à faire
Cet exemple n'est qu'une situation récurrente en de très nombreuses communes : déplacements dédiés à la circulation automobile avant tout. L'heure serait, dit-on, aux "mobilités douces" ? Elles ont bien du mal à dépasser le stade d'un concept plus présent dans le discours que sur le terrain et qui perturbe les habitudes acquises au XXe siècle. Le piéton a du mal à suivre !
Il y a urgence à sécuriser ces lieux proches des bourgs, condition sine qua non pour réellement orienter les usagers vers ces mobilités douces dont on parle tant.
Quelles solutions durables ? Entre amélioration de la signalisation et aménagements en concertation avec les usagers, il y a des solutions, avant même d'en venir aux mesures répressives.
A condition de placer le piéton et le cycliste au cœur de la problématique des déplacements !