Droits du Piéton, Sécurité, Accessibilité et Liberté de cheminement en zones urbaines et rurales en Trégor (Côtes d'Armor : Lannion-Tréguier-Perros Guirec...)

Tout conducteur est tenu de céder le passage, au besoin en s'arrêtant, au piéton s'engageant régulièrement dans la traversée d'une chaussée ou manifestant clairement l'intention de le faire ou circulant dans une aire piétonne ou une zone de rencontre (Article 415-11 du Code de la route)

5 avril 2021

Rospez, un exemple parmi d'autres...

Rospez, route de Buhulien...    

Il s'agit ici d'une voie communale typique de ces voiries qui n'ont pas suivi l'évolution du trafic et de l'habitat et sont donc inadaptées aux besoins et à la sécurité des usagers. Parmi eux bien sûr, les piétons, ainsi surexposés aux dangers et confrontés aux incivilités : excès de vitesse, insultes et... "conseils" : "il arrive même qu'on nous fasse signe de nous pousser" (dans le fossé sans doute ?), comme disent certains riverains ayant tenté la périlleuse aventure.

    Le processus reste inchangé : priorité à la circulation automobile et donc à l'élargissement de la chaussée pour faciliter la circulation, la rendre plus fluide, plus rapide...

    Et peu à peu, avec ces véhicules légers ou lourds toujours plus nombreux (1 100 véhicules/jour), avec ces automobilistes toujours plus pressés, la situation devient invivable pour les riverains d'un hameau d'environ 25 habitations, coupé en 2 par cette nouvelle "voie rapide", une sorte d'itinéraire bis qui permet de relier l'axe Guingamp-Lannion à l'axe Tréguier-Lannion tout en évitant les giratoires de Lannion. 

    C'est 2 fois plus court, c'est dérisoirement plus rapide à condition de ne pas mollir côté champignon ! La vitesse (70 km/h en 2018) a été abaissée à 50 km/h, comme le signale un (seul) panneau dans chaque sens mais peu de conducteurs en comprennent la réelle signification : non, un panneau 50 ne signifie pas que 70, c'est déjà bien !  Vieille tradition...

    Conséquences, traverser pour prendre son car scolaire par exemple, c'est s'exposer dangereusement, particulièrement de nuit en hiver, à défaut de tout aménagement. C'est aussi défier le danger pour qui tente, à pied ou à vélo, de se rendre au bourg (commerces, écoles) pourtant à seulement à 800 m, mais avec un tronçon de 350 m sans accotement, ni espace digne de ce nom pour un piéton valide : restez chez vous !

    Reste le fossé de part et d'autre de cette route où il est mathématiquement impossible que 2 véhicules même légers se croisent en présence d'un piéton isolé ou d'un cycliste tout en respectant les règles du code de la route, c'est-à-dire un écart d'1,50 mètre en dépassant ou en croisant piétons ou cyclistes (art. 414-4 § IV du code de la route).

   Un autre véhicule dans l'autre sens ? A 50 km/h, pas de surprise pour gérer l'écart à faire

Cet exemple n'est qu'une situation récurrente en de très nombreuses communes : déplacements dédiés à la circulation automobile avant tout. L'heure serait, dit-on, aux "mobilités douces" ? Elles ont bien du mal à dépasser le stade d'un concept plus présent dans le discours que sur le terrain et qui perturbe les habitudes acquises au XXe siècle. Le piéton a du mal à suivre !

Il y a urgence à sécuriser ces lieux proches des bourgs, condition sine qua non pour réellement orienter les usagers vers ces mobilités douces dont on parle tant.

Quelles solutions durables ? Entre amélioration de la signalisation et aménagements en concertation avec les usagers, il y a des solutions, avant même d'en venir aux mesures répressives. 

A condition de placer le piéton et le cycliste au cœur de la problématique des déplacements !