Association Trégor Piétons

Dédiée aux Droits du Piéton et aux difficultés de cheminement (insécurité, entraves) rencontrées en zones urbaines ou rurales en Trégor (Côtes d'Armor-Lannion, Tréguier...).

15 septembre 2023

"Baromètre de marchabilité" : ça ne marche pas !

Les résultats du 2e "baromètre des villes et villages marchables" a été rendu public le 12 septembre lors d'une conférence de presse donnée par les associations nationales qui l'avaient conçu. Il avait été lancé fin 2022 dans le but de "classer" les communes selon le vécu des piétons.

Le "hic", c'est la représentativité : que l'on prenne le chiffre de 72 000 réponses (annoncé à la presse) ou pire,  42 468 comme indiqué sur le site, tout cela est dérisoire et n'a strictement aucune valeur statistique, que les résultats soient dits bons ou mauvais, quelle que soit la ville.  

Dans le meilleur des cas on obtient une participation 0,1 % de la population française, c-à-d que 0,1 % des piétons ont répondu à l'enquête, dans l'autre, on tombe à 0,06 % !  

Ce type d'enquête pourrait pourtant avoir un intérêt, mais à condition que l'information soit largement diffusée afin de sensibiliser l'ensemble de la population... donc à tous les piétons,  pour obtenir des données exploitables.  

Dans le Trégor, des communes sont totalement absentes (Tréguier), d'autres ridiculement représentées (Perros 3 réponses pour + de 7 000 habts, Bégard 1 réponse pour près de 5 000 habts !).

A Lannion, ils sont 0,25 % à avoir renseigné l'enquête, autant dire une représentation insignifiante et donc une évaluation sans aucune valeur.

Lannion et les autres communes sont-elles des villes où il fait bon marcher ? Pour pouvoir en avoir une idée, tout dépendra de la participation au prochain baromètre !   

Accéder aux résultats

Ce tutoriel peut vous aider à explorer les résultats.

 

22 août 2023

15 juillet 2023

On ne peut pas satisfaire tout le monde...

  "On ne peut pas satisfaire tout le monde" ou encore "nous recueillons de nombreux témoignages de satisfaction" et n'omettons pas d'évoquer une promesse d'aménagement (en public puis dans la presse) manifestement passée aux oubliettes.

    Ce sont 3 réponses exprimées, chacun à sa façon, par 3 maires du Trégor.

    Dans les 3 cas, un point commun : la question posée portait sur les difficultés ou les dangers rencontrés ou à venir, par les plus vulnérables pour cheminer dans le cadre d'aménagements qui sont soit en projet, soit déjà réalisés ou tout simplement repoussés aux calendes grecques. 

    Dans les 3 cas, ces élus portent un regard comptable, s'appuyant sur des chiffres : le taux de satisfaction et/ou le coût de travaux adaptés mais jugés non prioritaires.

    Dans ces 3 cas comme dans tous les cas où l'on continuera de raisonner ainsi, en négligeant notamment la loi du 11 Février 2005, qui sont ceux qu'on risque de ne pas satisfaire ? Qui risque de payer de sa personne la note que des statistiques flatteuses ne peuvent masquer ? Ce sont bien sûr les plus vulnérables, c'est-à-dire les PMR, à des degrés divers, selon les situations et selon leurs difficultés.

    Mais qui sont les PMR ? PMR signifie Personne à Mobilité Réduite, une dénomination qui va bien au-delà de celle, courante mais erronée, désignant les personnes en fauteuil roulant. 

    Le site officiel du Département de l'Eure, entre autres, nous donne cette intéressante définition : ce sont "toutes les personnes qui ont une difficulté" (dans leur mobilité). Cela va du piéton valide mais portant une lourde charge aux personnes en situation de handicap, en passant par toutes les difficultés liées à l'âge, mais pas seulement, voir les détails ici ou encore là.

    Voilà donc autant de personnes, de "PMR" qui, de fait, sont susceptibles d'être exclues de certains cheminements ou surexposées aux dangers, autant de personnes susceptibles cette partie non négligeable des usagers qu'on ne pourrait satisfaire. Motif : difficulté de mobilité. 

    On devrait au contraire s'assurer qu'il est répondu aux besoins des "PMR" ce qui aura pour effet de satisfaire tout le monde ! 

  Sinon, on considère comme négligeable cette partie (en croissance permanente) de la population, ce qui revient à pratiquer une forme de discrimination. Non intentionnelle, certes, mais bien réelle pour qui la subit et à prendre en considération pour qui a la charge des aménagements.  

    Décideurs, n'oubliez pas qu'il ne s'agit pas uniquement de la sécurité des PMR : c'est avant tout leur autonomie qui est en jeu !

 


 



   

25 mai 2023

Je suis d'ici, passez votre chemin !

"Je suis d'ici", "je travaille", "j'en ai pour une minute"… Voilà ce que l'on entend régulièrement de la part de celui ou celle qui, pour ses besoins personnels voire par habitude, se gare sur le trottoir et à qui l'on tente d'énumérer les conséquences de son acte. Mieux vaut parfois que le piéton ne se plaigne pas, au risque de devenir lui-même le gêneur ! Le cheminement des piétons est entravé ? Qu'ils contournent l'obstacle et peu importent les conditions et les dangers. Le véhicule, lui, est bien au chaud !

Ce sont bien sûr les personnes en situation de handicap qui sont les premières à devoir ainsi se mettre en danger en descendant sur la chaussée sans basculer,  sans chuter et en espérant ne pas être percutées par un véhicule. Ce sont aussi toutes ces personnes accompagnées d'enfants en poussette ou non, celles ne se déplaçant pas sans canne, qui devront donc s'exposer, parce qu'on les aura privées de leur droit de circuler en sécurité. Ce sont également ces familles se rendant à la plage, à l'école ou chez leurs voisins : 50 % des accidents dont les piétons sont victimes se produisent à moins de 650m du domicile et 75 % à moins de 500m du collège ! Tous les piétons sont concernés, donc chaque citoyen est concerné !  

Toutes ces personnes devront ensuite regagner le trottoir au plus vite, ce qui signifie pour beaucoup, affronter ce nouvel obstacle : la bordure du trottoir, pour une personne avec poussette ou déambulateur, parfois infranchissable par un fauteuil...

On entendra également que c'est pour ne pas gêner la circulation qu'on occupe le trottoir. Quelle circulation ? Les piétons aussi circulent : n'existent-ils pas ? Sont-ils une "quantité négligeable" pour ces contrevenants ? En réalité, ces  derniers laissent donc penser : priorité à l'automobile, encore et toujours, sur la chaussée comme sur le trottoir !

Cette infraction, souvent assumée avec de "bonnes raisons", est qualifiée de "stationnement très gênant" par l'article R417-11 du Code de la Route. Contravention de 4e catégorie : 135 €.

La répression est-elle la solution ou peut-on encore rêver à plus de civisme, à moins de comportements individualistes, bref à un petit effort de chacun pour respecter l'intérêt général, sans se limiter à sa propre et petite bulle, façon "moi d'abord" ?