68 510 réponses recueillies dont environ 43 268 exploitables, dans un pays de + de 68 Millions d'hab., tous piétons à un moment ou à un autre.
25 242 réponses n'ont donc pas été prises en compte. Motifs : moins de 40 répondants dans la commune, questionnaire abandonné en cours de renseignement*, doublons, données incomplètes…
Parmi les 35 000 communes en France, 200 villes comptent plus de 40 répondants et sont donc notées.
Taux de réponses : 0,1% des Français, soit 0,1% des piétons.
Cliquez sur la carte pour consulter les participations par commune.
Il s'agissait au départ de s'inspirer d'une enquête menée par la FUB** chaque année depuis 2017, intitulée "Baromètre des villes cyclables" et qui se veut un indice de satisfaction des usagers du vélo dans les villes de France.
Transposé aux piétons, ce
baromètre avait pour objectif d"'inciter les municipalités à mieux cerner
les attentes des citoyens qui souhaitent se déplacer à pied" en évaluant
la "marchabilité" des villes et villages français à partir de l’avis
des piétons autour de cinq indicateurs principaux :
- Les pratiques des Français et leur ressenti global sur le quotidien de la marche.
- La sécurité des déplacements à pied.
- Le confort des déplacements à pied.
- L’importance donnée aux déplacements à pied par les communes.
- Les aménagements et services spécifiques pour les marcheurs.
Ce baromètre vient d'être rendu public (accessible ici) et désigne, a priori, les "meilleurs" élèves tout comme les pires dans le domaine du déplacement piéton.
Sans entrer dans les détails, nous pointons :
1.Une cruelle absence de représentativité (0,065% de la population française)
Malgré la satisfaction affichée par les organisateurs (p. 9 des résultats), ce qui frappe, c'est le très faible taux de participation des piétons à cette enquête, la privant ainsi de toute représentativité***, de toute crédibilité. Il n'y a quasiment aucune ville où ce taux dépasse 1% du nombre d'habitants, c-à-d. 1% du nombre de piétons !
Quelques exemples de participation : Rennes 0,37%, St Brieuc 0,58%, Guingamp 0,06%, Lannion 0,09%, Morlaix 0,14%, Brest 0,21%, Quimper 0,05%, Lorient 0,06%, Vannes 0,13%, Paris 0,12%, Lyon 0,17%...
La commune d'Acigné (35) arrive en tête du palmarès sur la base de 65 réponses pour une population de 6 740 hab. Soit un taux de participation de 0,96%...
Comparativement, dans son baromètre des villes cyclables en 2019, la FUB avait recueilli 185 000 réponses pour un nombre de cyclistes très loin des 68 millions de piétons.
2 Un critère très sélectif !
Nous avons ainsi appris seulement après la clôture de l'enquête que toute commune n'ayant pas recueilli 40 réponses se trouvait exclue du "palmarès". Autant dire que tout village était écarté d'emblée, alors que le questionnaire se présentait au départ comme un "baromètre des villes et villages". Mais Lannion, Morlaix, Quimper, Lorient… subissent le même sort : éliminées, moins de 40 réponses ! Aucune commune du Trégor n'ayant atteint ce seuil, nous n'en apprendrons rien côté condition piétonne.
3 Une porte ouverte aux manipulations
Dans le cadre d'une aussi faible participation, l'opinion d'un groupe politique de partisans ou d'opposants à une municipalité pouvait (ou a pu) fausser l'évaluation d'une ville. Un groupe relativement peu nombreux pouvait ainsi gonfler les rangs des piétons (mé)contents de la politique de leur commune dans ce domaine et ce dans un but purement politique, loin des problématiques piétonnes.
Pourquoi une si faible participation ? La cause des piétons est-elle si marginale, banale voire perdue d'avance ? Comment fut conduit ce baromètre ? Rappelons que nous sommes tous piétons !
L'association Trégor Piétons s'était engagée dans la promotion de cette enquête en relayant l'appel du collectif "Place aux piétons". Nous nous sommes assez vite désengagés, en cours de campagne, pointant quelques "dysfonctionnements" qui ont largement contribué à cette absence de résultat tangible conduisant potentiellement à des conclusions détournées. En s'arrêtant à ces chiffres, il pourrait notamment être hâtivement conclu que la cause piétonne n'intéresse pas les piétons, n'intéresse pas les citoyens de ce pays, de quoi laisser le champ libre aux partisans de "la voiture avant tout" !
* Certaines questions ne correspondant pas au contexte du village, soit on s'arrêtait, soit il fallait répondre n'importe quoi pour pouvoir continuer le questionnaire.
** Fédération des Usagers de la Bicyclette
*** Un élu s'est publiquement rebiffé en voyant sa ville mal classée, alors que dans sa ville on fait tout pour les piétons... Vrai ou faux ? Là n'est pas le problème : il a au moins les éléments pour discréditer l'enquête avec seulement 87 réponses pour 85 000 hab.