Dédiée aux Droits du Piéton et aux difficultés de cheminement (insécurité, entraves) rencontrées en zones urbaines ou rurales en Trégor (Côtes d'Armor-Lannion, Tréguier...).

27 mars 2022

Rospez : de sérieuses avancées pour Keruhel

    Hier 25/03 était organisée une réunion publique au cours de laquelle le maire a présenté les différents projets proposés par LTC devant une assistance nombreuse et très concernée par la sécurisation des lieux : par exemple, pourra-t-on un jour conduire nos enfants à l'école à pied ? 

    1 er constat : le trafic est très important avec notamment de nombreux poids lourds sur une simple route communale non prévue pour ça et naturellement inadaptée. La limitation de tonnage à 19 T est prévue.

    2e constat : des relevés de vitesse ont mis en évidence la légitimité des demandes des riverains en terme de nuisances (dangers, bruit) : 

  • 11 % des conducteurs avaient respecté la limitation de vitesse à 50 km/h. Parmi eux, les cyclistes, ce qui réduit la part des véhicules motorisés.
  • 63 % entre 50 et 70 km/h, sachant qu'en cas de choc avec un véhicule à 70 km/h, les chances de survie du piéton sont nulles.
  • 26 % entre 70 km/h et plus, voire de 120 km/h...    
 Il est évident que ces excès ne sont pas propres aux usagers de cette route...
 
 
Un choix à faire par les conducteurs : respect des habitants ou... vive la  ma liberté ?

Les 2 premiers projets incluant des chicanes, tout le monde s'accorde pour les écarter. 

C'est le 3e qui est retenu mais reste à décider : il inclut 2 plateaux limités à 30 km/h aux extrémités de Keruhel. 

Autres points importants : il est prévu l'aménagement d'un cheminement pour les piétons pour rejoindre le bourg, sur la rive nord. C'était l'une des demandes soutenues par Trégor Piétons.

Sur insistance des riverains, il est également prévu le traçage d'au moins un passage piéton, un minimum.

Voilà donc un projet qui se présente bien : réalisation finale prévue en 2023. 

Au delà de ces avancées pour Keruhel, c'est toute une approche des problématiques piétonnes qui est mise en valeur : repenser les déplacements courts en replaçant le piéton là où le "tout voiture" l'avait peu à peu exclu.  

 



18 mars 2022

La Ville Blanche : pourquoi traverser la route ?

      Curieuse question ! Peut-être pour aller de l'autre côté ? 

    Le cas de La Ville Blanche (commune de Rospez) fut l'objet d'une demande (par Trégor Piétons) de sécurisation de la RD 786 suite au signalement formulé par des parents de collégiens et lycéens qui dénonçaient la dangerosité de sa traversée (obligatoire 1 fois/jour) pour accéder à l'arrêt, sécurisé, du car scolaire. C'était en novembre 2020, la réponse vient de nous parvenir, après plusieurs relances... 

    C'est l'agence technique départementale qui nous a répondu. Elle précise que "Le stationnement des cars s'effectue en sécurité, ainsi que l'attente" (c'est vrai), reconnaît que "la traversée est peu sécuritaire" (Sic, bel euphémisme !) mais ajoute qu'elle est fréquentée par 6 700 véhicules/jour dont 410 poids lourds. Elle conclut que "La multiplicité de ces aménagements lourds sur des voies à caractère prioritaires ne pourra être envisagé, puisque la vocation de ces axes est de supporter un trafic de transit" (Sic).   Elle fournit aussi quelques recommandations et remarques : "il appartient aux parents de s'assurer que le trajet de leurs enfants vers les arrêts de cars peut se faire en sécurité, quite à organiser un trajet par véhicule pour se faire" (Sic). Suivons la logique : c'est donc aux parents, tenus d'être en capacité et disponibles aux horaires des cars, de faire traverser leurs enfants "en sécurité", par exemple en organisant le trajet par véhicule vers les arrêts. Evitons de marcher donc, tous dans la voiture ! Même ceux qui habitent à 50 mètres ? 

Carrefour de la Ville Blanche

    Non ! Des collégiens et des lycéens n'ont pas besoin d'être tenus à la main pour traverser une route ! Et l'on ne parle ici que de scolaires : l'arrêt de car concerne tous les usagers de la liaison Lannion-Tréguier de la ligne régulière n°27. Ces usagers sont donc potentiellement aussi des adultes, plus ou moins valides et potentiellement accompagnés d'enfants, qui prendront le car, soit par obligation soit par choix du transport en commun. Tiens ! Revoilà la transition écologique qui pointe son nez !

    Qu'il s'agisse d'un usager du transport en commun ou d'un simple marcheur, à l'aller ou au retour, il devra traverser cette route large, 3 voies à franchir, et dont le danger est aggravé notamment par une visibilité limitée même en plein jour : qu'en est-il de nuit ou par temps de brouillard ? Ce sentiment et cette réalité d'insécurité sur un trajet sont parmi les premières causes de renoncement à se déplacer à pied (idem à vélo) et donc d'emprunter les transports en commun. De quoi également dissuader tout marcheur de se rendre par exemple au bourg de Rospez (2,3 km) pour y acheter son pain,  en joignant l'utile et l'agréable.

Si rien ne bouge sur ce point, Mesdames et Messieurs les décideurs, SVP, évitez de mentionner la transition écologique dans vos propos, dans vos écrits !

Nous considérons la question comme restant en suspens, nous n'arrêtons pas les démarches !