Voici le communiqué intégral tel qu'il fut adressé à la presse locale (OF + T). Probablement trop tard pour "le Trégor" d'hier.
Piétons et cyclistes peuvent-ils se
rendre à la plage en sécurité ?
Non
! Nous disons non au regard de ce que vont offrir les nouveaux aménagements en
direction des plages, réalisés "dans l'urgence", sans concertation :
nous rejoignons les préoccupations de Trégor Bicyclette.
Soyons
clairs : il n'est question ici ni de contester aux cyclistes le droit de
revendiquer plus d'espaces dédiés ni de mettre en cause une politique communale
qui viserait à "mieux prendre en compte les cyclistes". Nous n'avons
pas à nous immiscer dans ce débat.
Mais
cela ne peut pas se faire au détriment de la sécurité des uns et des autres,
parmi lesquels, les piétons. Selon les lieux, le tracé des voies cyclables déjà
trop réduites, hors normes, empiète sur l'espace "laissé" aux piétons
qui n'existe même pas en certains points, et pas des moindres : les Avenues
d'Ys et de la Grève Blanche auxquelles s'ajoute la rue du Roi Gradlon en ont
leur part.
De gauche à droite : espace stationnement, voie de circulation automobile en sens unique, ridicule voie cyclable en sens opposé et... le reste pour les piétons !
Sur
chacun de ces axes très convoités, nous allons trouver une voie de circulation
pour les véhicules motorisés dont des motos, des voitures, des camping-cars, en
général en recherche de stationnement. Voilà donc déjà un lot d'usagers destinés
à se muter en piétons, plus ou moins équipés et chargés pour se rendre sur les
plages : poussettes, vélos d'enfants, fauteuils roulants sans oublier les
inévitables accessoires de loisirs plus ou moins encombrants mais qu'il faudra
bien transporter pour pouvoir en profiter ! Tous ces usagers devenus piétons
devront donc quitter leurs véhicules pour rejoindre au plus court l'espace qui
leur est dédié, de l'autre côté. Il leur faudra traverser la route et la voie
cyclable : normal, inévitable et a priori sans grandes difficultés ni grand
danger puisque, rappelons-le, ces
piétons sont prioritaires en tout point dès qu'ils ont manifesté leur intention
de traverser. C'est la règle (mal connue) en toute Zone 30.
Mais
quels espaces vont-ils rejoindre ? C'est selon : des portions de trottoirs
suffisamment larges, mais d'autres déjà trop étroites pour une seule personne,
pire, des tronçons étroits et en herbe, voire des espaces masqués ou envahis
par une haie privée hors gabarit. Et tout ceci à proximité d'une voie cyclable
elle-même trop étroite pour qu'un cycliste puisse circuler en sécurité.
La
nouvelle configuration des lieux va donc poser les bases pour d'inévitables
conflits entre usagers, voire d'éventuels accidents dont les premières victimes
seront les plus vulnérables : l'enfant ou l'adulte ayant "commis l'erreur
de s'écarter du droit chemin", c.-à-d. de quelques centimètres, le cycliste
déséquilibré par un objet (éventuellement plus rigide qu'un bout de carton sur
la route du Tour de France) et/ou serré par un véhicule large. Il reste à souhaiter
que la vitesse soit respectueuse de la limitation et… adaptée !
Rappelons qu'en
agglomération, les véhicules doivent dépasser ou croiser piétons et cyclistes à
une distance d'au moins 1 mètre… du rétroviseur !
Sur
certaines portions, qu'en sera-t-il du cheminement des piétons avec poussettes,
de ceux ayant des difficultés pour marcher sur des terrains enherbés, des
personnes en fauteuil ou avec chien guide, ou encore tenant un enfant (ou plus)
par la main ? Parce que toutes ces personnes, sans distinction, partagent le
même droit d'accéder aux plaisirs de la plage.
Et
enfin, comment tout ce petit monde va-t-il procéder pour "affronter"
l'intersection entre l'Av. de la Grève Blanche et la Rue du Roi Gradlon ? Qui
circule où ? Il y a manifestement là une situation qui demande à être
clarifiée. Sinon…
Lors
de tels aménagements, il serait souhaitable d'adjoindre réellement les
associations pour recueillir leur regard d'usagers avertis et rechercher
ensemble des solutions à ces questions complexes, ça nous n'en doutons pas. Précisons
qu'en aucun cas ces solutions ne peuvent
passer par la mise en concurrence voire en opposition entre les catégories
d'usagers.
Notre
association ne prétend détenir ni la vérité ni la solution miracle : nous
pouvons seulement affirmer que celle-ci ne peut être que globale, dans le respect de
tous ainsi que des réglementations.