Dédiée aux Droits du Piéton et aux difficultés de cheminement (insécurité, entraves) rencontrées en zones urbaines ou rurales en Trégor (Côtes d'Armor-Lannion, Tréguier...).

15 juillet 2023

On ne peut pas satisfaire tout le monde...

  "On ne peut pas satisfaire tout le monde" ou encore "nous recueillons de nombreux témoignages de satisfaction" et n'omettons pas d'évoquer une promesse d'aménagement (en public puis dans la presse) manifestement passée aux oubliettes.

    Ce sont 3 réponses exprimées, chacun à sa façon, par 3 maires du Trégor.

    Dans les 3 cas, un point commun : la question posée portait sur les difficultés ou les dangers rencontrés ou à venir, par les plus vulnérables pour cheminer dans le cadre d'aménagements qui sont soit en projet, soit déjà réalisés ou tout simplement repoussés aux calendes grecques. 

    Dans les 3 cas, ces élus portent un regard comptable, s'appuyant sur des chiffres : le taux de satisfaction et/ou le coût de travaux adaptés mais jugés non prioritaires.

    Dans ces 3 cas comme dans tous les cas où l'on continuera de raisonner ainsi, en négligeant notamment la loi du 11 Février 2005, qui sont ceux qu'on risque de ne pas satisfaire ? Qui risque de payer de sa personne la note que des statistiques flatteuses ne peuvent masquer ? Ce sont bien sûr les plus vulnérables, c'est-à-dire les PMR, à des degrés divers, selon les situations et selon leurs difficultés.

    Mais qui sont les PMR ? PMR signifie Personne à Mobilité Réduite, une dénomination qui va bien au-delà de celle, courante mais erronée, désignant les personnes en fauteuil roulant. 

    Le site officiel du Département de l'Eure, entre autres, nous donne cette intéressante définition : ce sont "toutes les personnes qui ont une difficulté" (dans leur mobilité). Cela va du piéton valide mais portant une lourde charge aux personnes en situation de handicap, en passant par toutes les difficultés liées à l'âge, mais pas seulement, voir les détails ici ou encore là.

    Voilà donc autant de personnes, de "PMR" qui, de fait, sont susceptibles d'être exclues de certains cheminements ou surexposées aux dangers, autant de personnes susceptibles cette partie non négligeable des usagers qu'on ne pourrait satisfaire. Motif : difficulté de mobilité. 

    On devrait au contraire s'assurer qu'il est répondu aux besoins des "PMR" ce qui aura pour effet de satisfaire tout le monde ! 

  Sinon, on considère comme négligeable cette partie (en croissance permanente) de la population, ce qui revient à pratiquer une forme de discrimination. Non intentionnelle, certes, mais bien réelle pour qui la subit et à prendre en considération pour qui a la charge des aménagements.  

    Décideurs, n'oubliez pas qu'il ne s'agit pas uniquement de la sécurité des PMR : c'est avant tout leur autonomie qui est en jeu !