Le cas de La Ville Blanche (commune de Rospez) fut l'objet d'une demande (par Trégor Piétons) de sécurisation de la RD 786 suite au signalement formulé par des parents de collégiens et lycéens qui dénonçaient la dangerosité de sa traversée (obligatoire 1 fois/jour) pour accéder à l'arrêt, sécurisé, du car scolaire. C'était en novembre 2020, la réponse vient de nous parvenir, après plusieurs relances...
C'est l'agence technique départementale qui nous a répondu. Elle précise que "Le stationnement des cars s'effectue en sécurité, ainsi que l'attente" (c'est vrai), reconnaît que "la traversée est peu sécuritaire" (Sic, bel euphémisme !) mais ajoute qu'elle est fréquentée par 6 700 véhicules/jour dont 410 poids lourds. Elle conclut que "La multiplicité de ces aménagements lourds sur des voies à caractère prioritaires ne pourra être envisagé, puisque la vocation de ces axes est de supporter un trafic de transit" (Sic). Elle fournit aussi quelques recommandations et remarques : "il appartient aux parents de s'assurer que le trajet de leurs enfants vers les arrêts de cars peut se faire en sécurité, quite à organiser un trajet par véhicule pour se faire" (Sic). Suivons la logique : c'est donc aux parents, tenus d'être en capacité et disponibles aux horaires des cars, de faire traverser leurs enfants "en sécurité", par exemple en organisant le trajet par véhicule vers les arrêts. Evitons de marcher donc, tous dans la voiture ! Même ceux qui habitent à 50 mètres ?
Non ! Des collégiens et des lycéens n'ont pas besoin d'être tenus à la main pour traverser une route ! Et l'on ne parle ici que de scolaires : l'arrêt de car concerne tous les usagers de la liaison Lannion-Tréguier de la ligne régulière n°27. Ces usagers sont donc potentiellement aussi des adultes, plus ou moins valides et potentiellement accompagnés d'enfants, qui prendront le car, soit par obligation soit par choix du transport en commun. Tiens ! Revoilà la transition écologique qui pointe son nez !
Qu'il s'agisse d'un usager du transport en commun ou d'un simple marcheur, à l'aller ou au retour, il devra traverser cette route large, 3 voies à franchir, et dont le danger est aggravé notamment par une visibilité limitée même en plein jour : qu'en est-il de nuit ou par temps de brouillard ? Ce sentiment et cette réalité d'insécurité sur un trajet sont parmi les premières causes de renoncement à se déplacer à pied (idem à vélo) et donc d'emprunter les transports en commun. De quoi également dissuader tout marcheur de se rendre par exemple au bourg de Rospez (2,3 km) pour y acheter son pain, en joignant l'utile et l'agréable.
Si rien ne bouge sur ce point, Mesdames et Messieurs les décideurs, SVP, évitez de mentionner la transition écologique dans vos propos, dans vos écrits !
Nous considérons la question comme restant en suspens, nous n'arrêtons pas les démarches !
4 commentaires:
Effarant ! J'ai connu ce genre de situation dans une autre région et n'ai obtenu la mise en place de passage piétons avec ralentisseurs qu'après une lettre ouverte (et recommandée) aux élus les prévenant :
-qu'en cas d'accident mortel, ils seraient responsables
-que, dans ce cas, je porterais plainte personnellement contre eux
En tout cas, bravo pour votre combat et votre engagement.
Jeannick Launay
Les élus du canton et le vice-président du Conseil Départemental viennent d'être informés... On ne dira pas qu'on savait pas.
Je constate que depuis 20 ans, au département des Côtes d'Armor, les mentalités n'ont pas évolué. En 2003 lors d'une réunion, dans le cadre de la mise à 2X2 voies de la RD767, avec le Président C LE Breton, auquel participait entre autre M. Le VEURS, Directeur départemental des infrastructures routières.
J'avais posé la question "Comment feront les habitants de Kertanguy pour se rendre chez leurs voisins de l'autre côté de la RD 767 (environ 30 m)". M. Le VEURS m'avait répondu : Il prendront leur voiture.
Dans le cas de la ville blanche la réponse du conseil départemental est similaire.
Conclusion : tout le monde dispose d'une voiture et en fait un usage en totale incohérence avec les problématiques environnementales. Ce mépris des piétons par ces responsables peut être assimilé à une ségrégation voire à une atteinte aux libertés individuelles.
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